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Notation |
Scénario |
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Gameplay |
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Graphismes |
17 |
Musique |
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Durée de vie |
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Kingdom Hearts est le fruit d'une union improbable entre Square et Disney, qui voit se réunir dans son sillage les figures emblématiques de notre enfance, et les héros insensibles, vaillants, qui leur ont succédé au fil de l'adolescence. Critiqué pour sa naîveté et son côté « grand public », Kingdom Hearts n'a pas toujours eu la chance d'être jugé pour ce qu'il est (en dehors d'un mix FF/Disney): les prémices d'une aventure que l'on sent -et que l'on sait- bien mystérieuse, depuis le temps...
Scénario
Kingdom Hearts vous raconte l'histoire de Sora, un adolescent de 14 ans qui vit sur une île paradisiaque, Destiny Island, en compagnie de ses deux meilleurs amis: Kairi et Riku, d'un an son aîné. Il est d'ailleurs également entouré d'autres personnages « cultes » comme Selphie, Tidus et Wakka, avec lesquels il évolue dans l'insouciance la plus totale.
Cependant, Riku, le plus téméraire de la bande, nourrit l'idée de fuir cette île pour explorer le monde et découvrir de nouvelles terres. Peu à peu cette ambition alimente également Sora et Kairi qui décident de construire un radeau, seul moyen d'évasion.
Malheureusement, la nuit précédent leur départ, un tempête monstrueuse se déclare et d'étranges créatures noires apparaissent: il s'agît de « Sans- Coeur » dont l'unique but est d'arracher l'organe vital des gens, et ainsi les transformer eux aussi, en êtres dépourvus de coeur.
Le jeune homme se découvre alors d'étranges pouvoirs: en cas de danger, une clé géante apparaît dans sa paume, lui servant d'arme pour anéantir les assaillants: La Keyblade.
Dans le chaos qui règne sur son monde, Sora est rapidement hors jeu et se retrouve séparé de Kairi et Riku, qui sont tous les deux dispatchés dans des mondes différents alors que Destiny Island est détruite, absorbé par les Heartless.
Notre petit aventurier se retrouve alors à Traverse Town, une ville-refuge où échouent la plupart des personnes dont le monde a été détruit. Au-même moment, une cinématique s'enclenche nous montrant le Roi Mickey, réclamant à deux de ses serviteurs, Donald et Dingo, de retrouver le possesseur de la Keyblade : le sort des mondes dépend de lui!
Débute alors une épopée dans laquelle Sora et ses deux nouveaux amis exploreront chaque monde, à la recherche de sa « serrure », pour empêcher que les Sans-Coeur n'y pénètrent dans le but de dévorer le coeur des mondes. Leur objectif ultime étant d'atteindre le fameux « Kingdom Hearts ».
Pourtant, Sora nourrit avant tout le rêve de retrouver ses deux amis. Une ambition partagée par Riku, qui n'hésitera pas à plonger son âme dans les ténèbres pour sauver et retrouver Kairi.
Soyons clairs, l'intrigue de Kingdom Hearts n'est pas des plus riches en rebondissements, bien qu'elle suive une gradation très perceptible au niveau du rythme, l'aventure n'a rien de transcendant en soi et les évènements restent assez prévisibles. Pourtant, et notamment aux derniers instants de notre épopée, on sent bien que le jeu ne nous a finalement dévoilé qu'une part infîme de ses multiples facettes, comme le confirmeront plus tard les bonus de la version Final Mix (sortie au japon uniquement) et qu'une trame bien plus compliquée qu'il n'y paraît existe « en parallèle » à l'aventure de Sora et de ses compagnons, qui ne comprennent vraisemblablement pas les tenants et aboutissants de leurs actions.
Dans le même cadre, les « rapports d'Ansem » que l'on récolte au fil du jeu, permettent une approche bien différente du problème sucité par les Heartless: une dimension scientifique, qui tourne à l'effroi prend alors place, et le joueur ne peut que féliciter le travail des scénaristes.
Au delà de ça, Kingdom Hearts est surtout un ode à l'amitié, qui demeure le thème central du premier volet, autour duquel s'axent tous les éléments du scénario: « Que serait on prêt à faire pour aider ses camarades? », « Où mêne la jalousie? ». En effet, une des forces de ce RPG et que, même s'il apporte son lot d'émotions et de répliques un tantinet fleurs-bleues, il ne sombre pas pour autant dans l'exès de « Avec ses amis on peut tout faire!! »: les dialogues sont assez softs et pas forcément aussi naïfs qu'on pourrait le penser. C'est une histoires peu originale, certes, mais relativement bien pensée et qui parvient à séduire malgrè un rythme trop haché.
Gameplay
Le Gameplay de Kingdom Hearts est celui d'un A-RPG classique : lors de l'exploration des mondes, des ennemis apparaîtront soudain sur le terrain, sans qu'aucune transition d'effectue. Dès lors, Sora pourra utiliser sa Keyblade à bon escient et combattre aux côtés de Donald et Dingo, ces derniers étant contrôlés par l'IA (vous pouvez régler leur fréquence d'utilisation des objets et skills dans le menu, ce qui est bien pratique).
Une interface est située en bas à gauche de l'écran et contient les commandes « Attaque, Magie, Objets et ?». Je précise que celle-ci s'utilise en temps-réel, il suffit de descendre dans ce petit menu avec la croix directionnelle. L'onglet « magie » comprend tous les sorts (similaires à ceux de Final fantasy, comme Brasier, Glacier, Soin ect...) et les invocations telles que Simba (elle est splendide), Dumbo, Bambi...je vous laisse le plaisir de la découverte.
Cependant, il est clairement peu utile d'utiliser le menu étant donné qu'en pressant L1+ une touche du pad (au choix carré, triangle, rond, croix), on accède à des raccourcis, auquels il suffit d'attribuer X magie, X objet et qui évite de parcourir le menu en parallèle des combos, ce qui pourrait être franchement lourd.
Le « ? » permettant de déclencher vos skills à certains moments précis, de même qu'il peut revêtir des utilités variées lors des invocations (attaquer avec Simba...ect)
Les affrontements sont réellement très dynamiques et ne manquent pas de punch, toutefois, bien qu'on puisse penser, durant les premières heures de jeu, qu'il suffit de bourriner pour s'en tirer en martelant la touche X (ce qui n'est pas totalement faux), certains boss, notamment vers la fin du jeu, représentent d'exellents challenges et mettent vos réflexes à rude épreuve, le résultat est là, les combats sont un vrai plaisir, et la joie que l'on tire à éviter les multiples assauts des boss est énorme, bien qu'au bout de 20 heures de jeu on puisse se sentir légèrement lassé...ce qui m'est malheureusement arrivé, et parfois, on a franchement l'impression que le jeu n'est qu'une succession infinie de combats, qui essaient tant bien que mal de dissimuler quelques lacunes scénarisitques. Pour résumer, la progression est réellement trop linéaire et manque de folie: on répète toujours la même chose (combattre) ce qui devient très lassant au bout d'un moment, d'autant qu'il n'y a aucune énigme dans le soft. Heureusement que la fin du jeu est là pour nous tenir en haleine, nous forcer à avancer, et que, de plus, le système A-RPG, bien qu'ici sans fioritures et simple, soit relativement accessible et bourrin pour nous permettre d'apprécier ce sentiment de puissance que procure la destruction de dizaines d'ennemis à la chaîne...
Petite particularité du jeu:
Les phases de « Gummi Ship », qui vous permettent de débloquer les différents mondes, apportent un peu de « nouveau » dans le déroulement du jeu: il ne s'agit ni plus ni moins qu'une version améliorée d'un Space Invaders, avec une 3D relativement immonde. Le principe est d'arriver entier aux portes du monde que l'on souhaite découvrir tout en détruisant une armée de bestioles informes, dans des décors vides et... qui n'évoluent jamais. Pour les amateurs de ce sytème, il est même possible de customiser le vaisseau. Que demande le peuple? (Ironie inside)
Loin d'être essentielles, ces phases sont toutefois amusantes et rappellent de bon souvenirs...si l'on a un brin d'humour, sans quoi, la console risque de passer par la fenêtre...
Graphismes
Pour un RPG sorti en 2002, Kingdom Hearts s'en sort très bien au niveau graphique, même si il souffre de la comparaison avec FF10 à plusieurs niveaux:
Les personnages sont modélisés de façon exemplaire (leurs yeux respectent à merveille le style de Tetsuya Nomura, qui est splendide) et leur animation est plus que correcte: ils se meuvent avec un certain naturel, leurs contours sont fins et travaillés. Les visages sont un vrai régal. On est loin de l'époque « Héros taillés dans un vieux carré pixellisé». Pourtant, malgrè la beauté des cinématiques et des protagonistes, on peut reprocher des environnements laissés pour compte et parfois franchement baclés: Le monde d'Aladin en est le pire exemple, et bien que KH ne vise pas le style sérieux et recherché d'un Final Fantasy, certains décors sont en désaccord total avec la patte graphique des intervenants. Evidemment, et on commence à le savoir, Kingdom Hearts possède un style bien à lui, assez épuré, même au niveau des tenues qui sont loin d'être exubérantes (sauf peut-être celle de Sora qui est joliement ridicule), cependant, ca ne justifie pas des environnement vides et moyennement vivants. Du coup, le jeu manque de poésie, et de ce petit quelque chose qui fait que l'on veut explorer un peu plus chaque recoin de l'univers. Seul le panorama de Big Ben dans Peter Pan m'a paru convaincant...
Petit focus sur les combats à présent, sur lesquels il n'y a pas grand chose à redire: Malgrè la sobriété du début de jeu, les effets graphiques ne tardent pas à envahir l'écran dans un déluge de rayons lumineux et d'effets pyrotechniques de très bonne facture: plus il y en a, plus j'apprécie, donc aucun souci à ce niveau là, d'autant que la fluidité en combat, en dehors du 50 Hertz, est parfaite, Sora bouge bien et ses déplacements sont assez stylés. Le tout ne souffre d'aucune basse de framerate. Par contre, on ne peut pas dire que ses sauts soient réalistes, à moins qu'il ait des problèmes de dos, mais bon, à 14 ans...
Musiques
Yoko Shinomura a composé l'OST de Kingdom Hearts et a su lui insufler cette touche si particulière et touchante qu'ont le don de posséder ses musiques. Les pistes sont très variées et illustrent de bien belle manière chaque environnement visité, surtout Alice aux Pays des Merveilles et Winnie l'Ourson (Au risque de passer pour ringard!). Cependant à l'instar de Rogue Galaxy, les différents thèmes d'ambiance ont très peu, voire aucun intêret à être écoutés indépendamment du jeu, il ne faut pas non plus chercher dans la musique de Kingdom Hearts des pistes saisissantes...quoique...
En fait, et il en va de même (bien que cela soit moins flagrant) pour le second opus, les musiques illustrant les différents mondes sont « écrasées » par de superbes thèmes de boss, qui mélangent avec élégence violence et peur, mélancolie et furie. Chacune des pistes de combat est une oeuvre à part entière dans laquelle on ressent tout un panel d'émotions, ce qui atteindra finalement son apogée dans KH2, mais qui est bien présent dans les derniers thèmes de Kingdom Hearts 1 tels que :
« Guardando nel buio » (dernier boss), « Forze Del Male » (Le « boss » de Hollow Bastion, musique culte!), « The Deep End » (Trève de bavardages, écoutez là!).
Sinon, on relève par-ci, par-là de bons morceaux: « Fragments Of Sorrow » (RB dans End Of The World), « Treasured Memories », « Hollow Bastion », la fameuse « Dearly Beloved », « Friends In My Heart », « Spooks of Halloween Town », bien sûr, « Hikari ».
Comme vous le remarquez, l'OST est assez rigoureuse, on a beaucoup de bons thèmes, mais très peu d'exellentes pistes (elles se limitent aux boss battles). Reste que le bilan est largement positif.
Comme par hasard, quand Disney s'en mêle, on a droit au doublage français. Personnellement je suis mitigé sur son utilité, car au delà du fait qu'il permet une meilleure compréhension, il n'est pas vraiment bon, les acteurs étant parfois inspirés, mais le plus souvent totalement absents. Ils n'ont pas l'air d'être franchement convaincus par ce qu'ils disent, bien que Riku, Sora, Ansem relèvent le niveau (Mickey et cie ont droit aux voix originales!). Du bon, du mauvais...donc du moyen!
Durée de vie
Kingdom Hearts se finit en une trentaine d'heures et n'est pas ce que l'on pourrait appeler un jeu « long », bien qu'il dispose de quelques quêtes secondaires comme par exemple les tournois du Colisée, les Trios, 2 boss optionnels si je me souviens bien, et bien entendu le duel mythique contre Séphiroth qui vous en fera voir de toutes les couleurs croyez-moi! A se demander pourquoi il est devenu si faible dans KH2...Sinon, pour les Sherlock Holmes, il y a 99 Dalmatiens à retrouver ainsi que différents « Rapports d'Ansem »...Quel dommage que final mix ne soit jamais sorti ici! Regardez ce que vous avez raté:
Ainsi, Kingdom Hearts apparaît comme un soft relativement complet, graphiquement léché, bien que plombé par des mécanismes de combat et de progression trop linéaires pour le rendre réellement convaincant.
Un premier épisode qui marque cependant le futur envol de la série!
Let's recap...
Points forts
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Points faibles
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Un système de jeu dynamique et qui tire profit de la soif de puissance qui someille en chaque joueur.
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...malheureusement la modélisation des décors s'avère généralement baclée. |
Certains thèmes de boss exemplaires!
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Un système de combat qui aurait gagné à être moins redondant et plus subtil, comme pour Rogue Galaxy. |
Un scénario qui se laisse suivre et nous cache beaucoup de choses...
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L'aventure est assez linéaire, alors que la trame se dévoile au compte goutte, de manière hachée. |
Des graphismes de très bonne facture avec une modélisation des personnages et des effets au top pour l'époque...
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Les rôle des personnages issus de FF est sans valeur comparé à « l'univers Disney » qui est présent partout dans le jeu. |