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Test de Tales of the Abyss

par F.A.T.E

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Notation
 Scénario
10
 Gameplay
15
 Graphismes
16
 Musique
13
 Durée de vie
17

La série des Tales Of aura mis du temps à s'imposer en Europe. Et si les sorties restent hésitantes, les opportunités tendent à se multiplier depuis le succès de Tales Of Symphonia en 2004. Réputé comme un des tout meilleurs épisodes de la série et véritable porte parole de la saga pour son 10ème anniversaire, Tales Of The Abyss n'aura malheureusement pas la chance de connaître une localisation en Occident. Une décision toutefois contrebalancée par l'arrivée du portage 3DS en Europe courant 2011. Mais n'aurait-il pas mieux valu donner sa chance à un autre opus?

Scénario

Luke Von Fabre est un adolescent gâté, fils unique de Duke Fabre, un noble du royaume de Kimlasca-Lanvaldear. Il passe l'essentiel de son existence cloîtré dans le domaine familial, coupé du monde extérieur depuis son enlèvement par l'empire Malkuth sept années plus tôt. N'ayant gardé aucun souvenir de ces évènements tragiques, le jeune homme souffre toutefois d'épisodes migraineux extrêmement sévères depuis lors.
Alors qu'il s'entraîne avec Van Grants, dont il est l'élève, une mystérieuse femme dénommée Tear s'introduit dans la demeure. Usant de ses Fonic Hymns, elle se débarasse promptement des gardes et se fraye un chemin jusqu'à la cour centrale. Ses intentions sont claires: assassiner le mentor. Mais Luke a la mauvaise idée de s'interposer, entrant en contact direct avec l'inconnue. Instantanément, une formidable énergie est libérée et les propulse tous deux dans un lieux inconnu, en plein territoire Malkuth. Une hyperresonnance a eu lieu.

Pour un Tales Of -et par extension dans le domaine du JRPG- l'incipit de Tales Of The Abyss a de quoi troubler. S'il n'est pas extraordinaire ou délirant dans ses fondements, il a le mérite d'apporter quelque chose de nouveau et d'éviter avec habileté les poncifs du genre. Le rythme se lance d'ailleurs très vite et caractérise bien l'aventure de Luke, tout du moins dans les 15 premières heures de jeu. Les évènements s'enchaînent de fa&ccecil;on plutôt fluide et les différents intervenants sont suffisamment convaincants pour relancer l'intêret à intervalles réguliers. Des personnalités telles que celles d'Anise et Jade prêtent instincivement à sourire et contribuent à rendre l'atmosphère du soft singulière. L'inverse d'un Tales Of Vesperia en somme, qui brillait par un lancement relativement lourd et mal amené. Ce qui captive, c'est également le parti pris audacieux du synopsis qui ne cesse de se dévoiler dans les premières heures. Les entités apparaissent bien plus denses et marquées que dans les autres opus, de même que les thèmes dévoilés, qui, s'ils restent fidèles à ceux proposés par la série, sont toutefois beaucoup plus subtils et sujets à réflexion. En ce sens, Tales Of The Abyss augure du meilleur d'entrée de jeu. Malheureusement, le constat n'est pas aussi brillant pour la totalité de la trame, et autant le dire tout de suite, le scénario de Tales Of The Abyss pourra à lui seul ruiner l'expérience de jeu. Pourquoi? On y arrive. Après une bonne quinzaine d'heures de jeu -et un twist intéressant- Tales Of The Abyss commence à nous révéler son vrai visage, celui d'un Tales Of prétentieux. Alors même que l'intrigue continue de gagner en densité, le jeu s'égare, et cherche surtout à perdre le joueur dans un blabla pseudo-technique continuel. Outre ces écueils, c'est surtout les lacunes de rythme qui viendront définitivement entacher la trame. Rarement un RPG n'aura proposé autant d'aller-retours et de passages redondants dans son exécution, puisqu'ils constituent à eux seuls près d'une vingtaine d'heures de jeu. Si l'approfondissement du background n'a jamais été un obstacle à la conduite d'une intrigue, elle le devient dans Abyss: une grande partie des palabres des intervenants ne rime à rien, si ce n'est à tenter de convaincre le spectateur d'une soi-disant richesse. Richesse au combien factice puisque basée sur un jargon que même les plus persévérants se verront sans doute lassés de décrypter. En matière de construction scénaristique, Tales Of The Abyss cherche à trop en faire sur tous les plans et échoue fissa dans sa tentative de proposer une aventure captivante. On se désintéresse bien vite de cette comédie à peine crédible, surjouée, et qui se plait à simuler les éternelles incomprises pour finir par nous assommer via ses redites, releguant le joueur au stade d'abruti, incapable de saisir le cours des évènements. La dernière partie du soft et le dénouement relèvent toutefois quelque peu le niveau, puisque le rythme y reprend un dynamisme proche de celui des prémices de l'aventure, avec force relances et passages à peu près convaincants. Mais rien n'y fait, et ce ne sont pas cinq minuscules heures qui suffiront à panser les plaies des vingt précédentes. L'histoire semble à plus d'un égard inadaptée à servir un Tales Of, puisque si elle dévoile des thèmes assez trash en pagaille, elle reste surtout victime de la mise en scène minimaliste de la série, finissant de plomber voire de ridiculiser l'ensemble et mettant à mal toute émotion. En termes d'immersion, c'est quand même difficile de faire pire.

Du côté des bonnes suprises, on citera des God-Generals plutôt charismatiques, aux ambitions et motivations dignes d'intêret bien que trop rapidement survolées. Egalement certaines excellentes idées d'intrigue telles que le Score et les Memory Particles, dont l'exploitation n'est pas forcément rigoureuse mais qui restent surprenantes, et puis...c'est tout. Certains climax dans la trame réussissent à piquer notre intérêt au vif, mais sont finalement bien rares. Le tout manque cruellement de naturel.

Les protagonistes, originaux voire savoureux au premier abord, perdent également en crédibilité dès lors que la trame s'enfonce définitivement dans un blabla inutile et raccoleur. Certes, les rebondissements à leur sujet se multiplient, mais sont tellement nombreux qu'ils en finissent fatalement amenés de manière douteuse et extrêmement brusque. En conséquence, il n'y a aucune ou très peu de continuité dans la personnalité des intervenants d'Abyss, puisque leur psychologie semble entièrement soumise aux voeux de suprise de l'intrigue, ce qui a pour unique conséquence de les desservir. On citera à ce propos des personnages comme Nathalia ou Guy qui deviennent profondément énervants au fil du temps, même si la palme du gus le plus insupportable de l'aventure revient sans conteste à Luke, dont l'évolution - qui est présente- se fait de manière brusque et sans aucune pertinence. S'en suivent des dialogues longuets et pseudo tragiques, posant moults questions existentielles à droite et à gauche. Des délires qui partent dans tous les sens, n'approfondissent rien, et dévoilent le coeur de l'histoire, relativement manichéen. Et ce n'est pas Asch qui viendra dire le contraire, figure consternante du rival à la mentalité unilatérale, jouant les bad guys à outrance, faute de mieux. A vouloir en mettre plein la vue, Tales Of The Abyss devient une caricature de lui-même. Il n'a d'ailleurs rien à envier à Symphonia en termes de niaiserie, puisqu'il propose son lot de remarques mièvres et édulcorées à souhait, malheureusement bien moins accordées à son univers qu'il ne pouvait l'être dans le précédent opus de la Team Symphonia.

Malgré force de propos dithyrambiques vantant sa trame et ses personnages, Tales Of The Abyss apparaît surtout riche d'une intrigue surfaite, qui tente de dissimuler un classicisme intrinsèque sous des parlottes techniques assomantes et des protagonistes aux attitudes finalement assez peu crédibles.
Susceptible de passionner comme de dégoûter, c'est tout de même un échec dans les grandes lignes.

Test Tales of Abyss  Test Tales of Abyss  Test Tales of Abyss
Gameplay

On commence par le système de combat de TOA, sans doute son plus grand argument! Au fil de vos balades sur la mappemonde ou dans les donjons de l'aventure, vous avez la possibilité de repérer les monstres à proximité, vous laissant le choix de les combattre ou non. On précise tout de même que la plupart d'entre eux se montrent assez agressifs et fonceront instinctivement sur votre leader! Les pugilats s'effectuent toujours en temps-réel, sur un écran séparé. Vous avez au maximum quatre protagonistes à votre disposition. La première nouveauté inaugurée par Abyss, et qui n'est pas des moindres, c'est l'apparition du Free Run. Jusque là toujours enchainée dans un système de lignes ou de plans, la saga se décide enfin à donner un contrôle “total” au joueur, à la manière d'un Star Ocean 3. Attention toutefois, le Free Run n'est activable que par pression continue sur L2 et n'est pas essentiel à votre réussite, le jeu se comportant de la même manière que Tales Of Symphonia -c'est à dire un espace 3D dans lequel la liberté de déplacement est restreinte à la ligne correspondant au monstre ciblé- si vous décidez de vous en passer. Il serait toutefois dommage de se priver d'une telle possibilité, souvent salutaire lorsque les boss entrent en OverLimit ou décident d'enchaîner leurs Arcanes Artes et Fonic Hymns. Une autre subtilité qui paraît secondaire en début de partie mais ne tarde pas à devenir capitale concerne les FOF et FOF Changes associés. On utilise (dans l'univers pompeux de TOA) le terme FOF pour désigner les "Fields Of Fonon". Mais késako un fonon? Pour faire simple, les fonons sont au nombre de sept et six d'entre eux représentent les éléments "naturels" ou "admis". On a donc dans l'ordre les Ténèbres, la Terre, le Vent, l'Eau, le Feu et la Lumière. Si un de vos Fonist utilise un Fonic Hymn en combat (traduction: si un de vos mago lance un sort...),celui-ci créera un FOF d'impact dont l'élément correpond à celui de l'Hymn lancé. On visualise d'ailleurs rapidement les FOF sur le terrain puisqu'ils sont représentés par des cercles aux couleurs explicites, comme on peut le voir ici :

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Admettons que je demande à Jade d'utiliser Infernal Prison sur un Guardian, j'obtiendrai alors un magnifique FOF de 5ème ordre (Feu). L'exemple que je donne est plutôt facile, puisqu'en pratique seules les dernières magies du jeu arrivent à créer un FOF directement. Dans les prémices de l'aventure, il faudra cumuler les sorts novices pour réussir à en faire apparaître un, voire se servir des FSC - on en reparle plus tard, promis. Au final, l'utilité des FOF sera d'utiliser des Artes modifiés, et de réaliser des "FOF Changes". Si je reprends le même exemple que précédement: Jade utilise Infernal Prison -> Création d'un FOF V- Feu-> Luke utilise Swallow Fury sur le FOF -> FOF Change “Shadow Fury” réalisé. Ce genre de technique fait généralement un bon paquet de dommages et peut s'avérer essentiel, obligeant à jouer selon les dégats élémentaux. Un excellent moyen de mettre à mal un boss difficile à appréhender. Toutefois, si les monstres se priveront souvent d'utiliser les FOF, il n'en est rien pour les boss qui se déchaînent littéralement sur vous en utilisant parfois vos propres Fields Of Fonons.
Le reste est plus classique puisqu'on retrouve les Artes, cette fois-ci divisés en Base Artes, Arcane Arte et Mystic Artes, ces derniers correspondant aux Hi-Ougi de Tales Of Symphonia. Pour utiliser vos Mystic Artes, vous devez tout d'abord être en OverLimit. La jauge d'OL est représentée en dessous du portrait de chaque personnage, et elle est individuelle. Cette dernière augmente en fonction des coups que vous assénez.
Lorsque vous l'activez, vous pouvez déclencher votre Mystic Arte en utilisant un Arcane Arte et pressant X à la fin de ce dernier. Ces coups ultimes sont parmis les plus puissantes du jeu et il en existe 2 par personnage. Certains requièrent un NG+ alors que d'autres demandent de remplir des conditions telles un total de HP < à 10 % etc. En ce qui concerne la première mouture, elle est accessible pour chaque équipier dès le niveau 30 via un AD Skill "Special". Une fois encore, les boss possèdent leurs propres Mystic Artes et n'hésiteront pas une seconde à les déverser en chaîne sur votre équipe s'ils activent l'OverLimit.

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Concernant les FSC (Fon Slot Chamber), leur rôle majeur est de renforcer les Artes. Il en existe quatres types, chacun étant associé à une couleur : Carmine (rouge), Cobalt (bleu), Grass (vert) et Sunlight (jaune). Carmine Chamber est par exemple spécialisé dans l'augmentation des "stats" du skill associé, c'est à dire des dommages ou du regain de PV. En revanche, les Sunlight Chambers permettent d'activer les FOF éteints, mais sont extrêmement rares et n'apparaissent vraiment qu'en fin de partie. Une fois un FSC associé à un Arte, les effets seront immédiats mais iront en s'amplifiant au fil des utilisation.

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Les Capacity Cores sont des artefacts qui permettent de spécialiser vos personnages, ou du moins de les orienter dans un style en particulier en fonction des 6 caractéristiques disponibles. On trouve donc des C.Cores orientées sur l'attaque, d'autres sur les pouvoirs magiques, qui vont permettre au profil du protagoniste associé de se modifier au fil des niveaux pour acquérir des composantes majeures qui évolueront le plus rapidement (ex: une C.Core Scild donne DEF+2/+1). Plus votre niveau augmente, plus vos C.Core gonflent vos stats et vous octroient parfois même des AD Skills (Backstep, Heavy Magic, Item Thrower, Resilience...) qui boostent vos chances de survie en débloquant diverses actions.

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Pas la peine de tourner autour du pot: les joutes de TOA font partie de ce qui se fait de mieux dans la série aux côtés de Rebirth. Jouissives sans pour autant verser dans le bourrinage abrutissant, elles sont un véritable plaisir et demeurent très accessibles pour peu qu'on utilise les outils à disposition. La recherche de nouveaux FOF Changes est également une composante intéressante de l'aventure, on aurait presque tendance à être overleveled tant les affrontements sont plaisants ! Les éventuelles séances de level-up ne sont donc jamais fastidieuses. Une franche réussite qu'on espère voir perpétuer dans les épisodes à venir.

L'exploration des villes et autres lieux de l'intrigue se fait de manière classique. On note tout de même le tout petit nombre d'énigmes qui fait bien pâle figure en comparaison des puzzles relous à la TOS. Si certains y verront là une progression encore plus linéaire que d'accoutumée, d'autres pourront se satisfaire de ne pas avoir à trop mettre leurs neurones en danger. Attendez vous à retrouver tous les éléments récurrents de la série, à savoir le Wonder Chef, les titres, les stratégies...mais pas d'invocation. Il reste un point à détailler sur les mécanismes de Tales Of The Abyss, et il concerne les fameux allers-retours, désormais célèbres... C'est bien une quinzaine d'heures de jeu que l'on passe à errer de ville en ville sous des prétextes pas toujours des plus pertinents (Allons poursuivre X! Oh mince, il est pas là en fait, et si on aidait Y? Ahhh X s'est enfui de nouveau, go le chercher. Non mais attendez les mecs j'ai oublié mon poney ! Demi-tour alors). Fort heureusement, le soft propose souvent d'effectuer le trajet directement, histoire de limiter la frustration. L'aspect pervers de cette entreprise, c'est qu'on ne passe finalement pas tellement de temps à combattre et profiter du gameplay d'Abyss. Les boss sont assez peu nombreux et le rythme poussif de la narration tente tant bien que mal d'apaiser le joueur en abrégeant chaque trajet...aux dépends des habituelles séances de pugilats ! Quant on sait que le point fort du jeu reste son CBS, il n'y a qu'un pas à franchir pour dire que ceux qui n'accrocheront pas à l'intrigue seront définitivement largués par cet épisode. C'est donc un constat positif mais à modérer à plus d'un égard. On touche vraiment à ce qui se fait de pire en matière de lourdeurs.

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Graphismes

Tales Of The Abyss délaisse le cell-shading mignon -voire SD sur les bords- de Symphonia, pour adopter un style légèrement plus réaliste. Ceux qui y voyaient là un frein à l'achat de TOS seront donc ravis! In game, c'est un choix cohérent vis à vis d'une intrigue qui se veut nettement moins décalée et frivole que d'accoutumée. Les protagonistes sont assez fidèles aux artworks originaux, sans pour autant dévoiler trop de détails, ce qui leur donne une apparence épurée très convaincante. Esthétiquement, il y a peu à redire, notamment en regard du design des villes qui est extrêmement varié et parfois même surprenant. Et si la réalisation reste de qualité sans pour autant impressionner, on relèvera quelques très beau panoramas tels que le palace de Chesedonia ou l'entrée de Baticul et Yulia City. On se permet tout de même un bémol sur les donjons faisant intervenir les Sephiroth/Passage Rings qui sont répétitifs au possible. Petit commentaire sur les menus du jeu, bien pensés et originaux fa&ccecil;on vieil album photo. Ils ont également l'avantage d'être plus lisibles que ceux d'un Tales Of Rebirth. Parlons maintenant de la bête noire des Tales Of: la carte du monde. Si elle n'est pas particulièrement hideuse ou mal fichue dans Abyss, son réel problème est d'être sujette à des ralentissements intempestifs pour peu que l'on tente de bouger la caméra. Bien qu'il ne s'agisse absolument pas d'un défaut majeur, il est d'autant plus regrettable que certains donjons se jouent directement sur la map, et soient par conséquent très frustrants à parcourir. Là où le soft impressionne, c'est au niveau de ses phases de bataille, toujours menées avec un dynamisme égal sans que la moindre chute de framerate n'intervienne. Les effets pyrotechniques pleuvent dans tous les sens et les techniques s'enchaînent furieusement, dans une action finalement assez peu brouillone. Les Arcane Artes et Mystic Artes sont l'occasion d'admirer quelques superbes jeux de lumière et animations très DBZ-esques. On note à ce propos une très grande variété d'effets spéciaux en ce qui concerne les Fonic Hymns et les différents FOF-Change.

Le character design d'Abyss est une franche réussite, du côté de l'équipe comme des antagonistes, et le trait de Fujishima tranche de bien belle manière avec le mode "pilotage automatique" qu'on pourrait reprocher à TOS ou TOV. Les séquences animées qui parsèment l'aventure sont plus nombreuses que de coutûme et sont aussi remarquablement mises en valeur. La principale déception intervient au niveau de la mise en scène. Si elle n'est pas plus mauvaise que celle des précédents épisodes, elle demeure complètement obsolète en regard d'un scénario qui se veut dramatique. Les plans emloyés ne se montrent jamais innovants, et la plupart des intervenants demeurent désespérement statiques pendant leur petit speech existentiel. Certaines scènes retords en matière technique font même vraiment pitié, principalement quand intervient un quelconque moyen de transport.

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Musiques

Motoï Sakuraba rempile sur Tales Of The Abyss, une fois de plus accompagné par Shinji Tamura. Les deux compositeurs forment désormais un binôme quasi inséparable puisqu'on les retrouvait déjà de paire sur Tales Of Symphonia, Tales Of Rebirth ou Tales Of Destiny Remake. Si la bande son de Tales Of The Abyss n'est pas franchement mauvaise, elle se situe toutefois dans le bas du panier concernant la saga des Tales Of (bonjour TOD) et elle reste bien moins convaincante que de coutûme, la faute à des mélodies souvent très répétitives et pas assez inspirées. De manière générale, le bât blesse au niveau des thèmes d'ambiance, et plus précisément de l'intervention de S.Tamura, qui semble n'avoir été autorisé à réaliser que des thèmes mineurs et pour la plupart étonnamment courts. Ces derniers paraissent anormalement vides et deviennent rapidement lassants lorsqu'ils illustrent les donjons, à croire qu'un loop se fait toutes les 20 secondes : Cheagle Woods, Mushroom Road, The Grocer's Village, Mt.Roneal, Nature Dungeon, Abandoned Factory...

Avant de retourner du côté positif de la Force, dernière remarque sur une piste d'Abyss qui trônera elle aussi parmis les plus insupportables de la saga : SERIOUS. Déjà plutôt casse-bonbon à la base, il faut savoir qu'elle est jouée à chaque passage pseudo-tragique du jeu, c'est à dire toutes les 10 minutes à partir de la vingtaine d'heures. De quoi mettre vos nerfs à rudes épreuves.

Là où le travail de composition se redresse, c'est sur les pistes de combat. Et quand il s'agit de pugilat, c'est bien sûr M.Sakuraba qui reprend les rênes. Elles sont pour la plupart excellentes et diversifiées, on apprécie par ailleurs la présence de trois battle themes au sein du soft, très différenciées et adaptés aux remaniement de l'intrigue qu'ils illustrent. On commence donc par The Arrow Was Shot, morceau énergique au synthé, pour continuer avec Edge Of A Decision et sa guitare électrique qui n'est pas sans rappeler Cutting Edge Of Notion de Star Ocean 3. On termine sur un Never Nurrender plus mélancolique. Les Boss Battles ne sont pas en reste, puisque Awkward Justice est sans doute la plus grande réussite de l'OST. Les pistes du boss final, au nombre de trois sont toutefois plus nuancées, puisque finalement assez prévisibles et manquant d'emphase. C'est Motoo Fujiwara qui est à l'oeuvre pour cette dernière ligne droite. La plus convaincante restant la première: Time To Raise The Cross. En ce qui concerne les annexes, Everlasting Fight et Eternal Mind risquent fort de rappeler quelques souvenirs à certains.

On citera également quelques thèmes d'ambiance bien plaisants: Coral Castle, Casvelt Ferry, Zao Ruins, Blue Royal Castle, et l'excellente Crimson Pride allouée au donjon final.

Voilà qui fait tout de même peu de choses à se mettre sous la dent. Si Sakuraba reste efficace pour la puissance de ses riffs, ses mélodies se répètent pourtant dangereusement sur cet opus, avec des pistes classiques au possible. Rien de comparable à ses travaux précédents sur Baten Kaitos, VP et Star Ocean.

Question doublage, c'est pas folichon mais pas catastrophique non plus. Le doublage japonais n'étant déjà pas exceptionnel à la base, c'est toutefois Luke qui souffre le plus de la transposition JAP-> ENG. Par ailleurs, on constate que les nombreux skits sont entièrement doublés...dans la version originale seulement. Rien de bien dramatique: c'était déjà le cas sur TOS.

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Durée de vie

Tales Of The Abyss est un soft long, pas moins de 45h voire 50h pour mettre un terme à l'aventure en ligne droite. On peut quand même regretter qu'une grande partie de ce score soit faussement gonflée par de longues séances d'allers-retours. En résulte l'impression d'un jeu relativement vide pendant une grande partie de son déroulement. En toute franchise, si l'on vire les passages redondants, c'est bel et bien une aventure d'à peine 30h qui se profile. Heureusement, le contenu annexe s'avère intéressant et ô combien riche, privilégiant toutefois le NG+ pour les 2nd.Mystic Artes et un donjon optionnel comme l'Abyssal Replica Facility.
La difficulté n'est pas bien élevée et il sera assez rare d'être confronté à un game over sur une partie en mode Normal. Certains boss optionnels comme Nebilim et les Cameos sont toutefois là pour relever le challenge. Le Sword Dancer est également de la partie.
Si la rejouabilité est encore une fois assurée par le système de Grades, certains seront sans doute bien trop dégoûtés par le jeu pour oser y remettre les pieds. Ils ont mon soutien.

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Tales Of The Abyss fête les dix ans de la série d'une drôle de manière. Si les affrontements sont toujours au coeur du jeu, menés tambour battant par une prise en main intuitive et des mécanismes habilement pensés, on ne peut qu'émettre des réserves sur la qualité de la narration. L'intrigue, plus complexe que de coutûme, n'est pas exposée de manière intelligente et perd rapidement toute crédibilité. Le rythme en devient tellement désastreux que les dégâts occasionnés en terme d'immersion entâchent également le système de jeu. Les heures passent et le soft s'effondre, dans une tentative désespérée d'en mettre plein la vue. Mais Tales Of The Abyss vise trop haut et se loupe lamentablement. Restent une qualité graphique de bonne facture et un contenu très honnête.

Un soft qu'on adore ou qu'on déteste, mais qui reste quoiqu'il en soit très lacunaire en termes de construction.
Assez nul tout &ccecil;a.

Points forts
Points faibles
Système de combat honorable, dynamique et jouissif à souhait, sans pour autant oublier de nous dévoiler quelques jolies idées.
Une narration et des personnages insupportables et/ou risibles.
Qualité graphique correcte, notamment lors des affrontements. Certains effets de lumière déchirent la rétine !
Compositions musicales parfois franchement mauvaises.
Des thèmes de pugilats qui remplissent parfaitement leur office.
Allers-retours perpétuels et ne rimant à rien, sinon à allonger la durée de vie.
Qualité graphique correcte, notamment lors des affrontements. Certains effets de lumière déchirent la rétine !
Blabla technique récurrent pour dissimuler les lacunes de construction.
Idées d'intrigue convaincantes pendant les dix premières heures...
Un Tales Of prétentieux, c'est le mal.

Test Tales of Abyss
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