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Test de Final Fantasy XIII-2

par F.A.T.E.

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Notation
 Scénario
14
 Gameplay
14
 Graphismes
17
 Musique
19
 Durée de vie
16

A défaut de s'être imposé comme un franc succès, Final Fantasy XIII aura défrayé la chronique. Scindant l'opinion en groupes plus ou moins cloisonnés, il aura également et surtout donné plus d'ampleur aux doutes tournés vers le géant Square-Enix. Incarnant une évolution prématurée et malmenée par un développement harassant, il se définit, malgré lui, comme un référentiel tout à fait passionnant dans le cadre du jeu vidéo, ne serait-ce que pour les enjeux qu'il cristallise.
Les ventes sont là, le background ne manquant pas à l'appel. Toutes les conditions sont réunies pour mettre en marche une suite. La voici.

Scénario

"Lightning a disparu. Sans laisser de traces, ou plutôt, de souvenirs. Sauf pour Serah, sa soeur cadette, installée sur New Bodhum, une ville ne devant sa réalisation qu'aux efforts des Hommes, enfin libérés du joung impétueux et égoïste des Fal'Cie, émancipation représentée par la chute d'un monde, un cristal et le miracle de deux alliées.
Puis, accompagné d'une météorite incandescente, arrive Noel. Et alors, c'est:

Going on a trip to somewhere I've never been
Across Time and Space
Time and space, time and space
Time and space, time and space »

Final Fantasy XIII-2 a en fait plusieurs challenges à relever. Le premier d'entre eux, qui n'est très certainement pas le moindre, est de garder une cohérence vis à vis de l'opus précédent, le tout sans renier la mythologie maîtresse qui unit chaque maillon de Fabula Nova Crystallis. Mais également réconcilier les détracteurs du treizième opus avec la saga fétiche de Square-Enix. Et c'est clairement ces deux thèses qui servent de fil directeur à l'ensemble du jeu, mais nous y reviendront un peu plus bas. Bien qu'il n'y ait pas de césure clairement identifiable dans l'intrigue, on peut séparer le synopsis de XIII-2 en deux parties, sensiblement égales en termes de durée, si l'on ne se fie qu'à la progression scénaristique.
A cet égard, on retrouve une composante trop souvent présente dans les travaux de Toriyama: une inégalité de traitement pour le moins agaçante. Et le soft en paie le prix fort, le rythme étant bien trop fluctuant dans toute la première portion de l'aventure. Plus que des inégalités, c'est un manque de cohésion que l'on détachera de ce voyage.
On remarquera ainsi une séquence d'introduction saisissante de par son étalage technique, mais trop caricaturale dans ses faits, cédant à un style shônen déjà crispant dans Final Fantasy XIII, à coup d'attaques démesurées, de figures vertigineuses, le tout dans un emballage narratif douteux en ce qui concerne les dialogues. S'en suit un prologue plutôt sympathique, à défaut d'être original, puis une épopée qui s'élance timidement, alternant dangereusement entre hauts et bas, souffrant de justifications trop sommaires. Disons le clairement: les paradoxes ont bon dos. Mais les choses évoluent, la persévérance est généreusement récompensée par une montée en puissance progressive du synopsis, qui, une fois lancé, ne connait plus une seule baisse de rythme. Place alors à une narration beaucoup plus poussée et passionnante, ponctué de scènes tantôt sympathiques, tantôt carrément épiques. A ce propos, toute la dernière partie de FFXIII-2 est une franche réussite, qui sait mettre son joueur en émoi, à ceci près que l'ending aura de quoi étonner et...passablement frustrer. On retiendra majoritairement ce sentiment de très grosse progression depuis Final Fantasy XIII.

En plus de ça, Final Fantasy XIII-2 dispose de personnages hauts en couleurs. Si le casting de cet opus s'impose comme quantitativement limité, il a le séduisant avantage de proposer des personnalités étonnamment travaillées et intrigantes, tout du moins assez pour susciter un intérêt que XIII n'arrivait que trop rarement à titiller. Ces protagonistes, nommons les: Serah, Noel, Caïus, et Yeul. Quatre cristaux au coeur de l'intrigue, quatre prismes à travers lesquels appréhender les évènements. Qu'on se rassure, si Serah Farron n'inspire à priori que peu confiance, la jeune femme se révèle superbement attachante dans Final Fantasy XIII-2, surprenante à plus d'un égard, et de plus en plus intéressante au fur et à mesure de la progression des évènements. N'ayant clairement pas à rougir face au caractère fort de sa soeur, l'héroïne attitrée de cette suite suscite sans cesse l'émotion, dans un crescendo rondement mené, qui atteindra son paroxysme dans les toutes dernières cinématiques du jeu. Noel, l'apparent bon-samaritain, n'est quant à lui pas en reste. D'une personnalité plutôt joviale et pas franchement fracassante pour tout routard du jeu de rôle, il dispose d'un passé embrumé de mystères, dont l'on a bien du mal à s'imaginer l'existence en début de partie.
De l'autre côté de la barrière, et ce n'est une surprise pour personne, Caïus incarne le principal antagoniste de XIII-2, menant plutôt bien son rôle. Si ses motivations paraissent relativement nuancées, plus que de coutume en tous cas, on regrettera cependant un certain manque d'approfondissement, le rendant trop prévisible et caricatural. Un peu dommage. Il est acquis que son look n'aide pas forcément à le prendre au sérieux !
Yeul enfin, mystérieuse, éternelle adolescente, tisse le fil de l'histoire, sous des motivations amplifiées en kaléidoscope, sans cesse renouvelées. Peut-être la figure la plus multiple de cet épisode, dont le rôle apparaîtra tour à tour venimeux puis altruiste. Très bonne surprise que ce personnage.
Ce traitement des intervenants est une première rupture avec Final Fantasy XIII. Fini les rythmes effrénés coupant court aux états d'âme, FFXIII-2 se paye le luxe d'offrir de l'introspection. Mais ce n'est pas tout. Je parlais un peu plus haut d'une rupture plus profonde avec “l'ainé”. Elle s'opère directement en regard des héros de ce dernier. Leur temps de présence est à la limite du ridicule dans la fameuse suite. Mieux, si l'on excepte Hope, il n'y a qu'un pas à franchir pour affirmer qu'on ne les côtoie qu'une heure ou deux, tout au plus. Envolés aussi vite qu'ils apparaîtront, on sent derrière cette évanescence une volonté claire de s'éloigner d'un FFXIII qui aura suscité bien des débats. Et à vrai dire, ce n'est pas plus mal.
Dans le même registre d'idée, Final Fantasy XIII-2 nous en apprend cent fois plus sur la mythologie Fabula Nova Crystallis que n'avait pu le faire son prédécesseur. Tiendrait-on la bonne recette? Ma foi, bien que tout ne soit pas rose, c'est fort possible !

Un petit mot sur la qualité des dialogues: assez faiblarde. Ceci dit, une amélioration se fait sentir au fil des heures, bien que l'on reste dans quelque chose de fondamentalement basique. Les erreurs dans la traduction de FFXIII semblent par contre absentes !

Après cette avalanche de compliments, dire que le story-telling et le synopsis de Final Fantasy XIII-2 relèvent parfaitement les écueils faits à XIII serait pourtant mentir. Des défauts persistent, pour la plupart étonnants d'ailleurs, tant ils contrastent avec un savoir-faire que l'on pensait inhérent à Square-Enix. Ainsi, si de manière globale, XIII-2 remonte grandement la pente, demeure cette impression d'avoir à faire à la grande première d'un studio, qui chercherait encore à tâtons comment mener une histoire...
Reste un ensemble plaisant, et très au-dessus de son aîné. Et une petite mine perplexe.

Gameplay

Le système de jeu de Final Fantasy XIII fût sujet à de nombreuses critiques de la part de la communauté des gamers. Prenant le pari de satisfaire tout le monde, sa suite se veut en accord avec les plaintes rapportées, ce qui, malheureusement, ne se fait pas sans accros. En effet, quelques remaniements salutaires ont apporté leurs lots de défauts. Voyons ça d'un peu plus près.
Les combats n'ayant que très peu changé, je me permets de vous rediriger sur la review de Final Fantasy XIII. Les quelques corrections ajoutées par XIII-2 étant évoquées dans les paragraphes qui suivent, pour plus de clarté.
La première chose qui frappe lorsque l'on joue à XIII-2, est une sensation de liberté bien plus poignante que dans l'opus précédent, qui apparaissait tour à tout confiné, cloisonné, voire même étouffant pour le manant adepte de balades sans limites. En s'y penchant de plus près, l'architecture des cartes n'a pourtant pas drastiquement évolué. Le tracé paraît toujours relativement linéaire, mais les embranchements et surfaces de jeu se sont multipliés. Dans le même ordre d'idée, les raccourcis sont légions, les routes se recoupent entre elles pour aboutir à un ensemble apportant bien plus de liant qu'il ne pouvait y en avoir dans le level-design d'un FFXIII. Là dessus, on constate les progrès de l'équipe de Toriyama, et la nécessité d'un recours aux phases de test relativement tôt dans le développement, fait qui fût justement mis au premier plan dans XIII-2. De fait, si l'exploration reste classique et ne casse aucunement de brique, le plaisir de jeu réalise un véritable bond en avant. Fini les rails, envolées les chaînes, nos protagnistes peuvent tour à tour sauter, parler aux PNJs, consulter des boutiques -Chocolina power, interagir avec le décor (bousculer des passants !). Cet ensemble de petites finitions, combinées les unes aux autres, décuplent l'immersion et permettent de retrouver un ensemble tout à fait honnête, plaisant. Chaque complétion de "stage" verra également l'apparition d'un Chocobo, histoire de permettre au joueur de re-parcourir les zones déjà traversées sans avoir à s'impliquer dans une cinquantaine de batailles au passage. Pratique !
L'émancipation des phases de découverte n'est pas la seule amélioration notable de XIII-2. Là où Final Fantasy XIII empêchait le joueur d'esquiver les monstres, la faute à des couloirs trop étriqués, FFXIII-2 oppose le Mog Clock System, une trouvaille ingénieuse permettant de se soustraire aux assauts adverses. Désormais, les créatures ne sont plus visibles sur le terrain, et apparaissent aléatoirement, au fil de la progression. Se dessine alors l'Horloge Mog, un outil à l'action limitée dans le temps: si vous frappez l'ennemi avant la fin du décompte, vous engagez la bataille avec un avantage. Dans le cas contraire, le pugilat s'exécute de manière banale. Enfin, si vous ne parvenez pas à vous extraire de la zone de pop avant que les aiguilles ne pointent zéro, c'est un combat impossible à recommencer qui s'enclenche (ce qui, dans les faits, est faux, une défaite vous ramenant exactement au même endroit). Il s'agit peut-être du système le plus novateur de cette suite. Permissif et efficace, il a l'avantage indéniable de laisser le joueur choisir s'il veut, ou non, faire parler les armes. A ce propos, le moment semble bien choisi pour parler des joutes de ce Final Fantasy XIII-2. Les optimisations s'y font malheureusement discrètes, trop faiblardes pour réellement convaincre. La possibilité de changer de protagoniste est désormais acquise, mettant un terme au Game Over en cas de chute du leader. Un bon point, sans surprise toutefois. Ce n'est pas tout, s'invitent les Wound Damages, nouveau type de dégâts diminuant directement la valeur maximale des HP d'un équipier. Un ajout supposé pimenter les batailles sur le papier...uniquement. Effectivement, non content d'être beaucoup plus simple que son aîné -au point de rendre inutiles les Paradigms Shifts de nombreuses heures durant – FFXIII-2 va juste qu'à saper l'utilité desdits Wound Damages, qui s'avèrent in fine plus que dispensables. Quasi-absents des rencontres aléatoires, ils ne gagnent en importance qu'à la toute fin du jeu, et lors de pugilats toujours plus impressionnants contre les différents bosses de la trame. Allons-y crescendo, et abordons maintenant le plus grand changement de ce nouveau voyage: les monstres. Eh oui ! Les éternels opposants sont recrutables dans Final Fantasy XIII-2 et font office de troisième compagnon lorsque vient l'occasion de croiser le fer ! Une trouvaille qui aura de quoi satisfaire les fans de Pokémon-likes, s'avérant par ailleurs très plaisante, même pour les plus réfractaires. Le principe est simple: utiliser les Catalyseurs obtenus au cours des combats (ou récupérés lors des emplettes à la miss chocobo) pour upgrader le Crystarium de chacun des membres de sa troupe de familiers, le tout selon différents paliers, variables en fonction du sauvageon concerné. Chaque monstre se voit attribuer un rôle par défaut, immuable. Il est même envisageable de les fusionner entre eux pour effectuer un transfert de capacité de l'un vers l'autre, tirant par ce biais avantage des spécificités de tous. Mieux encore, chaque bestiole dispose d'un coup spécial nommé Feral Link, activable une fois la Jauge de Synchronisation du personnage contrôlé remplie. Dès lors, place à une QTE ou à une courte cinématique illustrant l'action salvatrice, héroïque d'un Chocobo, Flan Pompier...!

Le bestiaire n'ayant que peu, voire pas évolué depuis XIII, l'on garde tout de même quelques réserves quant au fait de se retrouver avec une cinquantaine d'alliés, dont plus du tiers se ressemblent comme deux gouttes d'eau.
Mentionnons la possibilité de surnommer nos petits protégés, en piochant dans une base de données, aux sobriquets parfois franchement cocasses. Je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même.

Finalement, et malgré ces épices stratégiques, les affrontements de XIII-2 se révèlent clairement moins tactiques et fins que ceux de son grand frère, ce qui a de quoi déranger, et surtout lasser, quand on constate que l'arbre des skills n'a, pour sa part, pas bougé d'un pouce. L'agencement de ces derniers est à ce propos plus que douteux: pour éviter une certaine redondance, les développeurs ont fait le choix d'interdire certaines capacités d'un Rôle à Noel ou Serah, dans le but que chacun d'eux conserve une part d'authenticité. Si l'idée est séduisante, il en résulte des déséquilibres pour le moins gênants: les habilités étant à la base très peu nombreuses, Serah n'a par exemple accès (en dehors des sorts de base) qu'à Foudre²/Feu² et ultérieurs (RAV), alors que Noel ne dispose que de Air²/Glace² (RAV) et supérieurs. Peu folichon lorsque l'on se retrouve à spammer la touche A pour ne profiter que de deux magies, dont on a très vite fait le tour visuellement. En parallèle, on assiste même à une disparition totale des Techniques.
Le Crystarium se retrouve quant à lui débridé, mais perd grandement en diversité. On est pas près de renouer avec la finesse, le foisonnement du Sphérier de Final Fantasy X.

Libération des espaces, souplesses diverses, Final Fantasy XIII-2 corrige le tir à sa façon, mais pas seulement. Il s'excuse aussi. Parfois dans l'excès, c'est vrai, et de manière plus ou moins rigoureuse. En témoignent les "Libres Choix", tout droit empruntés aux cousins les W-RPG, et dont la pertinence n'est que toute relative dans XIII-2, la faute à plusieurs données:

-> Ils n'ont aucune influence dans la trame. Leur rôle est alors essentiellement informatif. Dommage, dans ce cas de figure, qu'une fois l'une des réponses sélectionnées, l'on ne puisse avoir accès au reste du panel, fait pourtant courant dans nombre de jeux de rôles occidentaux. Certaines notes d'humour sont toutefois les bienvenues !

-> Leur implémentation souffre de déséquilibres: très présents lors de l'incipit, ils se diluent au fil de la montée en puissance de l'intrigue, affirmant presque malgré eux leur dimension artificielle, ainsi qu'un manque d'implication des développeurs, dans un système probablement considéré comme faire-valoir par le staff lui-même.

Autres nouveaux venus: les Paradoxes Temporels, à la résolution plutôt amusante, sous forme de puzzles, énigmes et autres casses-tête. Là aussi, et bien que présentés comme un noeud du gameplay, c'est tout au plus 4 ou 5 occurences du genre qui daigneront montrer le bout de leur nez dans l'épopée principale, avec une sensation de déséquilibre semblable à celle évoquée un peu plus haut.

Vous l'aurez compris, si les deux derniers points traités ne sont pas franchement concluants pad en main, ils s'alignent tous deux sur le même fil rouge: donner au joueur l'impression qu'il vit une aventure plus décomplexée, plus interactive que dans XIII. On apprécie la démarche, mais la motivation n'y était peut-être pas totalement.
Fort heureusement, ce patchwork quelque peu hasardeux tourne assez bien in-game, et le manque de cohésion à craindre n'apparaît jamais de façon flagrante. Tant mieux, mais attention tout de même !

Plus anecdotique mais toutefois satisfaisante, la possibilité de sauvegarder à n'importe quel stade de l'épopée !


Graphismes

Licence oblige, Final Fantasy XIII-2 se devait d'être au top niveau en matière de qualité graphique. Sauf que...non. Tout du moins, pas exactement. Si la réalisation -dans sa globalité- demeure dans la continuité de XIII, à savoir excellente, et tout à fait digne du support, elle est, à contrario, entachée par une panoplie de petits écueils, absents du précédent volet. A cet égard, d'étonnants bugs de collision nous souhaitent la bienvenue, de même que des ralentissements s'invitent lors de diverses cut-scènes- l'introduction en étant la première tributaire. Le travail général se veut plus indolent. Une grande majorité d'environnements sont tout droit hérités de XIII, et les nouveaux lieux servis au trio ne rivalisent que trop rarement d'inspiration. Plus qu'une chute dans la finalisation technique, c'est donc également l'inspiration artistique qui coince. Le jeu de surprise en pâtit fatalement. Joignons à ce tableau des maladresses et raccourcis dont on se serait volontiers passé: simples changements de tons pour exprimer une variation d'époque, bestiaire inchangé, aléas climatiques ré-usités à la pelle...
Définitivement, là où Final Fantasy XIII prenait le pari de nous éblouir un peu plus chaque instant, en renouvelant sans cesse le cadre de son action, son successeur se contente d'un recyclage plus ou moins réussi, qui, s'il n'est jamais catastrophique ou totalement désagréable, manque clairement de fraîcheur et témoigne par là même de plusieurs facilités de conception.
Tout n'est pas sans âme, bien entendu. Comme déclaré un peu plus haut, XIII-2 reste un plaisir pour l'oeil, et réserve à ce titre un donjon final tout à fait exhaltant, ainsi que divers paysages, qui, à défaut d'être entrelacés en détails, véhiculent des sentiments saisissants de puissance. Si vous en avez l'occasion, essayez d'observer le ciel des différents horizons de XIII-2: un soin tout particulier à été apporté à rendre ce dernier séduisant, intriguant. Et un brin poétique. Satisfaction côté animation in-game, également. Les attitudes de Serah sont teintées d'élégance, aussi bien lorsqu'elle passe la main sous sa frange pour dégager son champ de vision et admirer l'astre du jour, que lorsqu'elle parcourt des étendues vert émeraude, ou qu'elle découvre un trésor...
La mise en scène, en nette progression, conserve quelques imprécisions. Toujours à des lieues de celles d'un Vagrant Story ou d'un Final Fantasy XII, y intervient un dynamisme salutaire et quelques trouvailles stylistiques rappelant l'univers cinématographique, qui ne laissent pas de glace. Ceci étant posé, une nouvelle fois, la rigueur n'est que trop ponctuelle, pas systématiquement au rendez-vous.
En parlant de stylistique, FFXIII-2 en use également dans sa présentation, calquée sur celle d'une série TV. Résumés des "épisodes précédents" en début de partie, mention Live rappelant les célèbres chaines d'informations lors des dialogues interactifs...
Sur un plan moins objectif, le Character Design de cet opus souffre de quelques irrégularités. Les looks d'éternels adolescents, trop caricaturaux, fânent une atmosphère qui souhaite s'unir au noir, dans un contrepieds intéressant à Final Fantasy XIII, qui s'enveloppait de la blancheur du Narthex.
Du très bon, du bon, du moyen...bilan positif, mais très certainement décevant à plus d'un égard.



Musiques

Dans ce domaine, Final Fantasy XIII-2 se veut iconoclaste. Construite autour d'un leitmotiv à la tonalité irrévérencieuse, "une musique qui ne sonne pas Final Fantasy", la bande son du dernier bébé de Square-Enix n'a rien à envier à la superbe de celle de sa préquelle. Elle en est, à ce propos, non pas le négatif, mais une réponse chantante aux nuances et contrastes habilement pensés.

Trois compositeurs principaux, autant de styles différents, si ce n'est plus, pour un rendu multiple.

L'heure est venue de se laisser aller à un jeu de tarot ! A la manière de Final Fantasy VIII, penchons nous dès à présent sur les...associations.

Masashi Hamauzu tire la carte du souvenir. XIII. Lightning, Hope, figures du passé. Il ne tient qu'au compositeur émérite de renouer avec les héros d'hier. Notons que sa participation sur l'OST est la plus discrète: sur les 80 pistes composant la bande sonore, il n'en signe que le quart. On retiendra Knight Of The Goddess, incarnation de la nouvelle Blinded By Light, à laquelle elle emprunte vivacité et crescendo. Viennent ensuite la progressive Eternal Fight, puis God Of War et surtout The City Of Academia, franche réussite au violon et nappes électroniques aériennes.
Naoshi Mizuta pioche celle de l'éclectisme. D'ailleurs, il aurait tout aussi bien pu obtenir la générosité puisqu'il est le plus prolifique des trois artistes en présence. Son oeuvre est d'une richesse et d'une diversité tout simplement ahurissantes, témoins d'un répertoire aussi hétéroclite que maîtrisé. Qui donc aurait tablé sur cet outsider tout droit issu de Parasite Eve 2 ? Citons quelques unes de ses merveilles :

-> Yeul's Theme: ou quand une triste ballade sombre dans le crève-coeur, émotionnellement surpuissant.
-> Destroyed Hometown : quand les certitudes du passé ne suffisent à dissiper les doutes tournés vers l'avenir.
-> Starting Over: S'exhalter, tout revivre, différemment, ou pas, pour le mieux. On s'en fout.
-> Caius Theme: qui dispose de souffles tour à tour épiques et tragiques.
-> Paradigm Shift / The Last Hunter: les 2 battles themes alternant d'époque en époque.
-> Countless Farewells: Désespoir.

Mitsuto Suzuki, enfin, révèle la mélancolie électronique, atout déjà usité sur The Third Birthday, pour ne citer que lui. Du vide angoissant de The Shadow Of Valhalla, à la glaçante Eclipse, en passant par l'hymne à l'aventure qu'est New Bodhum, pour se perdre quelque part au sein du Chaotic Labyrinth, écho à peine dissimulé à The Cradle Will Fall, tout y est.

Tentaculaire, l'OST de Final Fantasy XIII-2, l'est assurément. Dispersée en d'innombrables branches, ramifications, pousses, bourgeons, fleurs aux couleurs exotiques, toutes clés d'une armada d'ambiances, elle est fondamentalement unifiée en un noyau irréductible, à l'image de l'Historia Crux lui-même.

Côté doublages, c'est plus que correct.

Durée de vie

Terminer Final Fantasy XIII-2 en ligne droite ne demande qu'un investissement réduit : une vingtaine d'heures à peine sont nécessaires pour atteindre le donjon final. Si l'aventure se laisse, une fois de plus, suivre sans rechigner, elle est, contrairement à XIII, loin de révéler l'intégralité de ses mystères dans le déroulement principal. En effet, FFXIII-2 dispose d'un nombre conséquent de quêtes annexes, éparpillées dans les différentes époques, elles-mêmes accessibles à n'importe quel stade du jeu, par l'intermédiaire de l'Historia Crux. Finies les courses poursuites très story-driven de l'aîné, le retour dans les zones précédentes est un élément récurrent de Final Fantasy XIII-2. Ce dernier s'offre, en parallèle, le luxe de proposer un nombre conséquent de lieux entièrement optionnels, en marge de la trame principale et accessibles via des Artefacts Primitifs.
La collecte des familiers, la complétion du bestiaire et la mise à l'épreuve des bosses optionnels viennent tour à tour jouer le rôle de plus-value au cheminement canonique, amenant de la diversité. Pour autant, tout n'est pas rose, loin s'en faut, et les recyclages sont omniprésents: Long Gui, Vercingétorix, font leur grand retour (celui-ci étant rebaptisé Yomi, pour l'occasion). Une paresse définitivement énervante, et malheureusement trop souvent présente dans cette séquelle.

Comptez pas loin de 75h pour tout faire.

Difficile d'aborder le cas Final Fantasy XIII-2 sans mentionner le problème posé par les DLCs. Qu'on se rassure, ces derniers n'apportent rien d'indispensable à la fresque ébauchée par Fabula Nova Crystallis.
Reste que le principe a tout de même sacrément de mal à passer.

Final Fantasy XIII-2 n'est pas un excellent jeu. Il est juste bon. Et c'est déjà pas mal.
Malgré des paresses usantes, un rythme incertain et des facilités dont on ne pourrait que difficilement se cacher l'existence, cette suite réussit le tour de force de redonner une certaine confiance dans Fabula Nova Crystallis, là où son prédécesseur faisait les frais de décisions incompatibles. Pas forcément plus classique que son aîné, Final Fantasy XIII-2 s'impose surtout comme plus expansif, mieux maîtrisé et à la profondeur palpable. Lui aussi, orphelin de la maîtrise habituelle du studio, n'en est pas moins plaisant et prompt à proposer de nouvelles idées.
Alors? Le pilier de cristal FNC s'effondrera t'il au cours d'une éventuelle suite, ou bien redonnera t'il enfin vie à un mythe qui semblait mort-né?

Points forts
Points faibles
OST fabuleuse.
Légère déception point de vue réalisation.
Fil directeur du scénario aux thématiques bien trouvées et aux idées intrigantes. La mythologie FNC gagne en importance.
Manque de rigueur.
Personnages attachants.
Trop de reprises.
Gameplay plus ouvert, riche.
Système de combat presque inchangé, qui commence à lasser.
Annexes à foison, sans obligation de 2nd run depuis zéro.
Explications scénaristiques parfois trop mollassonnes.

Test Final Fantasy XIII-2
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